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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 13:00

  Présentation d'un poème - les oeufs de Paques - Marcel Pagnol



Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
Ils lèchent leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.


Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d'avril, leurs voisins.


Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l'ombre,
De tout petits anges sculptés.


Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu'il serait facile
D'en croquer plus d'un à la fois ;
Et d'autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S'étalent comme des bourgeois.


Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L'estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l'œil avide,
Semblent les savourer des yeux.

Marcel Pagnol
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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 09:15
Immense et rouge - Jacques Prévert


Immense et rouge

Au-dessus du Grand Palais

Le soleil d'hiver apparaît
Et disparaît
Comme lui mon coeur va disparaître
Et tout mon sang va s'en aller

S'en aller à ta recherche
Mon amour
Ma beauté
Et te trouver
Là où tu es


Jacques Prévert

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 08:44
Au DieU du NuagE - Qu YuaN (Chine) - Véronique Dubois

Au dieu du nuage


Baigné, oh! dans la rosée parfumée,
Habillé, oh! de couleur variée,
Vous ondulez, oh! vos jolis cheveux,
Emaillant, oh! les splendides cieux.
Au palais, oh! de l'aube à la brune,
Vous brillez, oh! comme soleil et lune.
Les dragons, oh! trainent votre char;
Vous faites le tour, oh! de toutes parts.
Vous descendez, oh! en ondée,
Et remontez, oh! en forme de nuées.
Vous regardez, oh! la terre en l'air;
Vous survolez, oh! les quatres mers.
Songeant à vous, oh mon cœur soupire;
Chagriné oh! qu'est-ce que j'ai à dire!


Traduction de Xu Yuan Zhong
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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 06:29

Petite perle cristalline
Tremblante fille du matin,
Au bout de la feuille de thym
Que fais-tu sur la colline ?


Avant la fleur, avant l'oiseau,
Avant le réveil de l'aurore,
Quand le vallon sommeille encore
Que fais-tu là sur le coteau ?


Henri-Frédéric Amiel (1821-1881)



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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 08:32

Présentation d'un poème - Séparation 2 - Gaston Miron


Séparation 2

Gaston Miron

(1928 - 1996)


Tu fus quelques nuits d'amour en mes bras
et beaucoup de vertige, beaucoup d'insurrection
même après tant d'années de mer entre nous
à chaque aube il est dur de ne plus t'aimer


parfois dans la foule surgit l'éclair d'un visage
blanc comme fut naguère le tien dans ma tourmente
autour de moi l'air est plein de trous bourdonnant
peut-être qu'ailleurs passent sur ta chair désolée
pareillement des éboulis de bruits vides
et fleurissent les mêmes brûlures éblouissantes


si j'ai ma part d'incohérence, il n'empêche
que par moments ton absence fait rage
qu'à travers cette absence je me désoleille
par mauvaise affliction et sale vue malade
j'ai un corps en mottes de braise où griffe
un mal fluide de glace vive en ma substance


ces temps difficiles malmènent nos consciences
et le monde file un mauvais coton, et moi
tel le bec du pivert sur l'écorce des arbres
de déraison en désespoir mon coeur s'acharne
et comme, mitraillette, il martèle


ta lumière n'a pas fini de m'atteindre
ce jour-là, ma nouvellement oubliée
je reprendrai haut bord et destin de poursuivre
en une femme aimée pour elle à cause de toi


(la marche à l'amour)

Gaston Miron


Présentation d'un poème - Séparation 2 - Gaston Miron

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 07:42
DormiR - Poème libre - Acrostiche - Véronique Dubois

D
orloter son sommeil dans le but de repartir.

Ordonner à son organisme un temps de tact.
Restituer à son dynamisme une volonté d'agir.
Maîtriser son énergie pour qu'elle reste intacte.
Inventorier cousins, édredons et chaleur magiques.
Rêver et saupoudrer ses intuitions honorifiques.

© Véronique Dubois
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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 06:51

A qui la faute ?

Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?

- Oui.
J'ai mis le feu là.

- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître
À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l'homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !

- Je ne sais pas lire.

Victor Hugo
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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 07:40
Présentation d'un poème - LunA

Luna


Vole, vole petit ange, va montrer au ciel le produit de la terre
Va dire aux séraphins que les mendiants des pauvretés éternelles
Sur terre trouvent leur joie dans des richesses temporelles
Tu n’es pas d’ici, Luna, tu n’es pas de boue, salissure qui atterre


Tu viens du ciel, Luna, tu n’as pas de forme humaine, tu as du cœur
Les cœurs des gens d’ici ont des portes pareilles à ceux de l’enfer
Ils ont dans les mains les armes, canons, poudres et barres de fer
Ils ont dans les têtes l’intolérance, la différence et la rancœur


Viens, vole Luna, reviens semer dans les cœurs les graines d’amour
Viens dire à l’indifférence les merveilles de la paix et du partage
Viens ouvrir les brèches d’union, les antres fraternels à travers les âges
Viens laisser les trésors éternels de la vie qui se donne pour toujours.


Thomas MUSSENGE
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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 09:02
Présentation poème Jean de la Fontaine

Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.

L'un d'eux s'ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays.

L'autre lui dit: Qu'allez-vous faire ?
Voulez-vous quitter votre frère ?
L'absence est le plus grand des maux:
Non pas pour vous, cruel. Au moins que les travaux,
Les dangers, les soins du voyage,
Changent un peu votre courage.

Encore si la saison s'avançait davantage !
Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un Corbeau
Tout à l'heure annonçait malheur à quelque Oiseau.

Je ne songerai plus que rencontre funeste,
Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut:
Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut,
Bon soupé, bon gîte, et le reste ?
Ce discours ébranla le coeur
De notre imprudent voyageur;
Mais le désir de voir et l'humeur inquiète
L'emportèrent enfin. Il dit: Ne pleurez point:
Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite;
Je reviendrai dans peu conter de point en point
Mes aventures à mon frère.

Je le désennuierai: quiconque ne voit guère
N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint
Vous sera d'un plaisir extrême.
Je dirai: J'étais là; telle chose m'advint;
Vous y croirez être vous-même.

A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.
Le voyageur s'éloigne; et voilà qu'un nuage
L'oblige de chercher retraite en quelque lieu.
Un seul arbre s'offrit, tel encore que l'orage
Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage.

L'air devenu serein il part tout morfondu,
Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie,
Dans un champ à l'écart voit du blé répandu,
Voit un Pigeon auprès; cela lui donne envie:
Il y vole, il est pris; ce blé couvrait d'un las
Les menteurs et traîtres appas.

Le las était usé; si bien que de son aile,
De ses pieds, de son bec, l'Oiseau le rompt enfin.
Quelque plume y périt; et le pis du destin
Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle
Vit notre malheureux qui, traînant la ficelle
Et les morceaux du las qui l'avait attrapé,
Semblait un forçat échappé.

Le Vautour s'en allait le lier, quand des nues
Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues.
Le Pigeon profita du conflit des voleurs,
S'envola, s'abattit auprès d'une masure,
Crut, pour ce coup, que ses malheurs
Finiraient par cette aventure;
Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié,
Prit sa fronde, et, du coup, tua plus d'à moitié
La Volatile malheureuse,
Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant l'aile et tirant le pied,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s'en retourna:
Que bien que mal elle arriva
Sans autre aventure fâcheuse.

Voilà nos gens rejoints; et je laisse à juger
De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines;
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste;
J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors,
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés par les yeux.
De l'aimable et jeune bergère
Pour qui, sous le fils de Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments.

Hélas ! quand reviendront de semblables moments ?
Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants
Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ?
Ah si mon coeur osait encore se renflammer !
Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ?
Ai-je passé le temps d'aimer ?

Jean de la Fontaine
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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 16:48
Présentation d'un poème - Le coucher de soleil en Bretagne


Un coucher de soleil sur la côte bretonne


Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.
Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,
La mer sans fin, commence où la terre finit !


A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid
Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ;
Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.


Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d'or de son rouge éventail.


José Maria de Hérédia 1842-1905

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4. Participation au concours sur Boris Vian

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5. Participation au concours Printemps des Poètes 2009 rire en poème

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