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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 11:52

ciel.jpgLa  liste des femmes qui ont marqué l’histoire ne sera pas terminée.

Samedi 3 janvier 2010


à la salle des Fêtes de Droixhe à Liège

à 17 heures,

(Bus 18 à partir de la Place Saint Lambert),

il sera rendu hommage à KIMPA VITA (Dona Béatrice),

ardente résistante congolaise qui lutta pour la liberté

de son peuple au XVIIIe siècle au Royaume Kongo,

d’où provient la chanson « La bamba » interprétée par Richtie Valens.

 

Celle que l’on surnomme « Jeanne d’Arc du Congo »

sera condamnée et brûlée vive.

Son martyre vaut plus qu’un hommage.

 

Kimpa Vita


Conférence par Joseph Anganda

Samedi 3 janvier 2010 à 17 heures

Salle des Fêtes de Droixhe

Avenue de Lille

4020 Liège

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 13:47

 





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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 08:33


Analyses concrètes de cette crise financière


1. Une immobilité sociale revendicative due en partie par des personnes sur les lieux de travail subissent plutôt que de revendiquer parce qu'ils ont des crédits conséquents (voiture maison etc...) - c'est humain.

2. Une part importante de personnes actives, ceux qui ont la "chance" d'économiser des sommes plus ou moins importantes qui "dorment" sur des comptes au lieu d'être investi dans des projets à petit échelle, novateur et créateurs d'emploi. Ils ont laissé certains dirigeants banquiers, politiques et financiers déterminer les orientations, des décisions non éthiques pour notre avenir.

Les solutions existent, il est temps de faire un état des lieux mondial, engendrer une vision plus globale pour les intérêts humains de notre population mondiale.

Véronique Dubois

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 15:59

Chers Carmen et Robert,

Hier, nous avons été en Italie, c'était magnifique j'ai beaucoup pensé à vous et j'ai apporté de là, une poupée italienne qui s'appelle "Carmen".
Je vous souhaite une bonne Pâques.
Je vous embrasse bien fort.

Véra
Claudine







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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 09:00

 

Dans les dédales, des chemins de jeunesse, je parcours les raccourcis, les allées de traverses. L'idée de parcourir à nouveau cette traversée, ce petit bout dallée où je dépose certains émois.

Ma trajectoire se lit à travers ses feuillages. En Allemagne, pendant les premières années scolaires, je fus conduite en car couleur kaki, couleur camouflage, avec un bruit ronflant et nous devions tous composer avec les allées et venues des autres écoliers.

Pendant trois années, j'ai emprunté une allée différente, dans un autre quartier, dans notre rue, ma mère nous conduisait à l’école, ma sœur et moi, nous logions un mur de caserne à l'autre bout de ce tronçon, un mur de prison. Entre les deux entités, des maisons identiques  blanches pour les gardiens de prison allemands et à l'autre versant des maisons à plusieurs étages grises pour les militaires de carrière. Sur l'autre coté de la rue face à ce mur, un pépiniériste allemand faisait commerce de plantes. Nous devions attendre à l'exigence militaire, qu'un milicien nous ouvre la porte à l'arrière pour introduire dans ce bout de verger. Un homme ouvrait la porte et nous attendions encore plus longtemps que le groupe soit complet. Ces quelques minutes de liberté intense, déconnectez du monde militaire, je les savourais avec délectation, des moments magiques où les essences des arbres se mêlaient à mes rêveries. Nous étions une dizaine en rang d'oignons deux par deux, nous traversons un petit chemin bien tracé, des pommiers, des poiriers, des marronniers agrémentaient ce parcours. Le chemin, objectivement pas long m'a imprégné au plus profond de mon être. Et puis nous arrivons dans une piste goudronnée où une maison de maître trônait sur la droite : le logement de chef de corps. Une belle bâtisse et le morceau de verdure emprunté à la sauvette organisée : son jardin. A gauche, l'austérité militaire et les routes logistiques prenaient le dessus. La poésie et la rêverie s'arrêtaient à cet endroit là, malgré toutes les tentatives pour qu'elles se prolongent encore.

Le déménagement de l'Allemagne vers la Belgique, le dernier mois de ma dernière année à l'école primaire, un autre choix de vie s'ouvrait à moi, la liberté de ce petit chemin libre d'accès, libre. Je vous le présente aujourd'hui.

 





















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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 07:51
Poème libre - L'Apache

Sables colorés expriment une identité.
Episode tragique d'un époque surannée,
Reste vif au plus profond de leur art.
Icones laconiques d'une période plus faste
Ecornent encore notre belle conscience,
Usurpées par tant de mythes et de méfiance,
Xystes pénibles de nos mémoires collectives.


© Véronique Dubois


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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 07:16

Faits historique - Retour à Liège

Ce mardi 26 août 1940, plus tard que prévu, notre famille et moi, nous formons un groupe de treize personnes et de deux voitures. Tout ce petit monde quitte Puy-l’Evêque. Monsieur Etienne Lacoste arrive à 9 heures, il a été retardé, je ne sais pour quelles raisons. Nous déclamons nos adieux chez Lacoste, nous avons bénéficié, de l'hospitalité de toute cette famille dans cette région médiévale et austère en ces temps difficiles. Et enfin, notre clan : ma maman, mon papa , mon oncle Joseph, ma tante Marie, ma grand-mère, mon oncle François, mon oncle Edouard, mes cousins Fernand et Jacques, mon petit frère Pierre et madame Maria, notre vendeuse et moi, nous prenons la route ! Par amitié, nous nous arrêtons chez Gasruste et à l’église puis nous voilà parti pour Cahors. Nous arrivons dans un commerce où nous pouvons acheter de l’essence, des souliers pour madame Maria. Nous dînons et nous attendons peu de temps, patiemment monsieur Pourchsel pour nous introduire à la préfecture. Il pleut et nous repartons de plus belle. Nous arrivons à Brives vers 18 heures. Mon papa et oncle Joseph achètent des pneus. Maman nous procure des sandales neuves bleues marines toutes simples à mes frères et moi. Nos pieds seront plus à l'aise pour le voyages, dans ce type de chaussures. Durant le trajet sur la route entre Cahors et Brives, grand maman, un peu malade nous a un retardé. Son malaise résume son trop plein d’émotions, heureusement elle s’est vite rétablie. Une  automobile chauffe, ce contretemps nous surprend. Oncle Joseph tout de noir vêtu parvient à rétablir le moteur. Pendant ce temps, mon père cherche un endroit pour nous loger. Nous arrivons à Ibzerck, gentil petit bourg plongé dans un brouillard laiteux. Nous soupons un repas simple et allons coucher dans de vrais lits. Je dors avec grand maman et madame Maria dans la même chambre. Mon oncle François et Edouard, Fernand, Jacques et Pierre dans une autre chambre. Tante Marie et Oncle Joseph s'installent dans une troisième chambre et mes parents dans une autre. Notre bâtisse solide, à Liège nous attend. Je m’endors plein d’espérance et plus du bonheur de rentrer chez soi.

 

Limoges nous apparaît dans la brume du matin de ce jeudi 27 août. Peu à peu, le soleil se lève et une belle journée apparaît, que nous apprendra-t-elle ? A 8 heures, nous sortons de notre hôtel, j'ai bien dormi. Nous déjeunons dans l’automobile et nous apprenons que les jeunes ne sont pas tous mobilisés. Aussitôt, nous reprenons espoir et nous poursuivons notre route. La voiture de papa réparée, nous prenons place sur les sièges après le dîner, un casse-croûte improvisé devant la gare des Bénédictins. A trois heures, nous partons et nous nous dirigeons vers Château-Roux. Une petite alerte pour le radiateur se précise dans la mécanique de la deuxième voiture. Nous pensons aux conséquences de cet incident pour la suite. Heureusement, l'issue heureuse ne se fait pas attendre. Puis nous prenons de l’essence à une station. Nous continuons notre route et les paysages magnifiques défilent. La voiture de Papa subit une crevaison, la réparation apparaît rapidement. De nouveau, nous percevons la rumeur persistante : les jeunes gens sont enrôlés dans ce conflit. Malgré toutes ces mauvaises nouvelles, nous cherchons un logement nous nous arrêtons à Orléans et ne nous ne trouvons rien. Nous longeons la Vienne et là nous rencontrons des officiers belges nous disent que les jeunes hommes prenaient la direction de Macon et là arriveraient en Belgique en train. Tous, nous sommes perplexes. Qui croire ? Nous cherchons après un logement, quatre chambres au moins. Nos deux Jacques trouvaient toujours ensemble tous les ingrédients pour palier à nos besoins. Nous logeons séparément, moi depuis quelques jours avec madame Maria, nous pensons aller demain jusque Bourges. Mais Dieu nous le permettra-t-il, mais nous espérons quand même, le jour s'éteint et s'est bien déroulé. Remercions Dieu et nous espérons vivre des jours semblables.

 

 

Le vendredi 29 août 1940, nous quittons Chartres à 7 heures. Nos connaissances de Puy, monsieur et madame Poussard nous accompagnent et des personnes, des liégeois nous rejoignent. Ils connaissent de vue notre oncle Joseph. Nous arrêtons à Lavet, pour tâcher d’avoir un peu de beurre. Nous devons nous ravitailler en essence mais malheureusement le pompiste nous sert qu’à partir de 2 heures. Nous décidons de manger et patiemment attendons l’heure dite. A 3 heures, nous partons pour Bourges et nous devons passer la ligne de démarcation. En pleine joie , sur une route droite, un drapeau français, un peu plus loin un drapeau allemand et au milieu la liberté des français se dissout. Nous allons partir, un gendarme français nous demande nos papiers et nous indiquons notre route dans cette France Occupée. Quelle sensation formidable me procure cette traversée, malgré toutes les embûches, nous sommes passés et nous continuons. Notre destination Auvigny, nous trouvons des chambres pour passer la nuit et évidemment nous sommes séparés. Papa, maman, mon frère, mes cousins et leurs parents dans l’hôtel de la Chaumière. Madame Maria et moi, oncles Jacques et Edouard logent à l’Hôtel Bœuf. Notre éveil se renouvellera aux aurores. Tous les événements de la journée se sont bien enchaînes.

 


Pour un samedi, le départ est plus matinal à 8 heures, heure allemande, nous partons de cette région de la Loire terriblement bombardé. La deuxième voiture conduite par l'oncle François crève avant notre point de chute. Après la crevaison, on reprend la route et nous ne retrouvons plus Monsieur Defossé. Nous attendons et décidons de continuer dans l’espoir de le retrouver. Nous passons à Moulardis, toujours pas de nouvelle de ce monsieur Defossé, nous reprenons la route et décidons de dîner à Courteneuf. La clientèle des hôtels même les plus petits est composée en majorité d’allemands. Oncle François, avant de s'endormir, a réparé le pneu défectueux pour le lendemain nous puisons partir.

 


 

Le dimanche, debout à 7 heures, nous déjeunons. Nous assistons à l’office de 8 heures dans une église sans vitraux, la bâtisse, sans son âme, me paraît lugubre. En voiture, nous traversons des régions de vallées. Nous passons par Mezière, ce bourg est devenue ville morte, sans habitant. A Charleleville, nous sommes dirigés sur Membre où enjambons la frontière belge. Nous traversons Pussemande sans aucune difficulté. Enfin, nous sommes en Belgique, nous respirons à plein poumons, les adultes, boivent avec délectation et cérémonie un bon verre de bière. Vers Gedinne, nous devrons nous ravitailler en essence. Papa hésite de s’arrêter dans cette ville, son intuition s’avère exacte puisqu’il y a pas d’essence. Plus loin non plus, à la tombée de la journée, Haufays nous apparaît. Les adultes décident d’y passer la nuit à l’Hôtel du Bonau. Nous soupons, jouons aux cartes et au lit sur un matelas belge, quel bonheur !!

 

Premier septembre début du mois scolaire et début de semaine, réveil à 7 heures, nous faisons la toilette, nous allons chercher du lait et du beurre et en voiture. Nous chargeons les valises. Mais papa ne sait pas mettre en marche la voiture faute d’essence. Nous en cherchons partout dans le village et par chance nous en trouvons. A cause de toutes ces tracasseries, papa est de mauvaise humeur. Une personne fort aimable nous en livre deux litres pour aller jusqu’à Wellin. Dans cette ville quelle déception, nous ne trouvons pas le breuvage indispensable pour la bonne marche de cette voiture. Nous devons aller jusque Rochefort. Oncle François nous remorque jusque là. A Rochefort, notre mésaventure continue, pas moyen d’avoir une seul litre d’essence.. Vous en aurez ! Nous sommes terriblement contrarié. Nous décidons de dîner. L'aubergiste nous cuisine du bifteck, salade et des pommes de terre. Un parfum de Belgique transpire à travers l'assiette. Nous trouvons cela excellent. Après dîner, Oncle Joseph, après réflexion, nous donne 5 litres d’essence. De cette façon, nous arrivons facilement jusque Marche. Le dilemme se pose aux alentours de Marche, si nous ne trouvons rien, nous serons tous en panne d’essence. Mais à la Grâce de Dieu, nous arrivons et ô bonheur, nous trouvons chacun de l’essence. Papa 15 litres et Oncle Joseph et Oncle François 10 litres. Nous roulons tous pour Liège. Nous chantons ou nous crions, nous rions. Et bientôt c’est à dire à 17 heures, la banlieue Liégeoise se découvre. Tilleur, Seraing, Ougrée et Kinkempois sont dépassés et la basilique et son dôme dessine Cointe . Nous passons la Meuse au pont de Commerce et nous arrivons chez nous vite sur les hauteurs, un tour d’inspection dans notre ville s'impose. Nous buvons un verre d’eau chez tante Maria, nous ne devons pas y rester, nous avons hâte de retrouver notre commerce. Nous prenons le temps, juste le temps de s’embrasser. Les protagonistes de cette aventure se quittent. Notre petite famille reprend ses racines en Belgique, à Liège, dans mon quartier, à l’orée de ma rue, dans ma maison. Nous sommes revenus et nous ne repartirons plus.

 

Faits historiques - Retour à Liège

 






© Véronique Dubois

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 07:18

Cornesse, samedi le 27 juin 1942

 

 

 

Chère Elisabeth,

Mon retard s'explique par les épreuves de fin d'année et mon opération de l'appendice ne m'a laissé aucune trace. Les douleurs au ventre avant et après l'opération se sont estompés avec le temps. Le retard du à mon absence à l'école s'est résorbé par la gentillesse de mes amies, voisines, clientes du magasin. Tous les jours, j'avais des nouvelles de l'école. Mes examens se sont déroulé pendant une semaine et demi. Mon horaire a commence un vendredi par la littérature, le samedi l'algèbre. La semaine a débuté par le latin et s'est achevé par la géographie, en passant par physique, religion, arithmétique, le jeudi le flamand et le vendredi le grec. La troisième semaine s'est ponctué par l'histoire, le dernier jour géométrie et rédaction. Je viens d'arriver à la campagne, le regroupement de toute notre famille s'égrainera pendant toute les vacances. Humer l'air d'été avec ses poussières de foin, d'herbes séchées me ravit. La chaleur, certains jours accentue la beauté de la campagne. Je fais du vélo dans les alentours sans trop m'éloigner de la maison. M'occuper des lapins me procure une joie. Tous sont alignés dans le fond du jardin dans leur clapier respectifs. Le chat m'attire par ses joies d'être dans le pré. J'accompagne cette lettre avec une photographie. J'espère que tu as réussi tes examens et j'attends avec impatience ta lettre.

Mes amitiés

Marie-Madeleine


Huy, samedi le 25 juillet 1942



Chère Marie-Madeleine,

Ouf, j'ai enfin fini moi, aussi ces satanés examens, le temps de respirer, ta petite lettre à la veille des épreuves m'a mis du baume au coeur. Elle m'a porté chance, je viens d'avoir les résultats, première avec quatre vingt cinq pourcent. J'espère aussi que tu as réussi malgré ton absence forcée. Nous sommes heureuse ne crois tu pas que tout cela soit passés. Tu es à Liège ou à Cornesse ? Tes petits frères sont probablement aussi en vacances ? Pierre ne s'est pas ennuyé en pension et André est-il toujours le bon petit diable que j'ai connu ? Pour le moment, je suis à Huy pour quelques jours, la semaine prochaine j'irai pour sept jours à Bruxelles, au mois d'août, j'espère pouvoir enfin !!! aller te voir mais si je n'y arrive pas, je commence à m'y habituer. Tes lapins gigotent encore dans leurs cagibis ou sont-ils passés à la casserole ? Les deux chats de Nelly et le mien se portent bien. Poussy a eu des jeunes la semaine dernière mais je n'ai pas pu les conserver, j'aime tant les chatons. Ma chère Mimi, à quand ta visite, tu sais nous t'attendons toujours, j'espère que tes parents et tes frères sont en bonne santé ici tout le monde va très bien Madame la Marquise.

Avec mon meilleur bonjour pour tes parents et tes frères, je t'envoie Mimi, les bons baisers de ton amie.

Elisabeth


Véronique DUBOIS

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 08:53


Andenne, Mercredi le 25 février 1942.

 

10 heures du soir



Chère Marie-Madeleine,

Tu ouvres cette lettre. Tu te dis : « Tiens, Elisabeth vit encore ! » Oui, je vis encore et je viens humblement m'excuser de te répondre si tard. Tu me pardonneras, j'espère. Je travaille beaucoup, je dispose de peu de temps pour t'écrire. Il est heureux, ce soir à dix heures, je puisse pousser un « ouf », prendre ma plume et t'implorer mon pardon par cet élan.

Dans ta dernière missile, l'impression que tu t'es follement amusée pendant les vacances de Noël à Cornesse, se dégage. Avoue, de temps en temps, chasser les idées noires demande beaucoup d'imagination et de résistance.  Elles nous narguent et tentent de nous assaillir. Tu te poses la question : quelles sont mes occupations pendant ces mêmes vacances ? Pas grand chose, quand le temps le permettait, je glissais en traîneau sur les prés de la colline. Ou encore je me battais presque tous les jours à coups de boulets de neige. Tu sais ici, c'est inévitable ! A Cornesse aussi ? Je suis allée aussi passer quelques jours chez Titi soeur à Huy. C'est vraiment désagréable de voyager. Les trains sont en «rac» et l'autorail Namur-Huy est presque toujours une heure en retard. Faire le pied de grue en pleine rue devient une habitude et une nécessité. Les maisons n'existent plus, il n'est plus possible de s'y mettre à l'abri. Charmant, charmant vraiment. Ah! Vivement la paix et les bons petits voyages réguliers dans des voitures chauffées. A propos du feu, possédez vous encore du charbon en classe ? Oui sans doute, ici nous en avons suffisamment jusqu'au vacances de Pâques et même après. La perspective d'un petit congé supplémentaire ne se pointe pas à l'horizon. Devoir aller en classe pendant que  les autres sont en vacances, nous nous consolerons en été. Nous reprendrons les jours perdus. Enfin, nos occupations seront-elles comblées ? Le fatalisme s'impose. L'espérance renaît tous les jours, toutes les heures et même toutes les minutes. Voilà, maintenant,  je radote sur nos malheurs. Quand penses tu venir, nous dire un petit bonjour ? Fais tu encore la file pour obtenir des harengs ? Et  ta santé et celle de ton entourage est elle toujours bonne ?. Ici, la vie coule tout doux, tout doucement. Comme dans la chanson, cela ne va pas mieux, ni beaucoup plus mal. Pourtant l'hiver, engendre beaucoup de malheureux et beaucoup de personnes sont sans feu. Curieux, le charbon disparaît, chaufferait il à l'extrême et fonderait il les neiges ?  Le printemps se hâterait il à nos portes et avec lui, la fameuse offensive salvatrice ?. Encore trente-huit jours d'étude et les vacances se pointent à l'horizon. Chère Mimi, la volonté de te rendre visite me tenaille pour le début de ce mois, mais le temps s'oppose vraiment à tout voyage. Cette escapade est prévue avec Nelly et Alfred pendant les vacances de Pâques. Quelles sont les nouvelles à Liège ? Tu t'amuses en classe ? Cette semaine, je correspond avec une flamand de Tongres. Si il échange ses écrits comme moi, il ne m'écrira que tous les deux ou trois mois. Ce monsieur sera-t-il plus régulier ? Je reçois les adresses de mes correspondants et de mes compagnes par l'entremise de l'école. Et toi, Mimi, tu en as aussi ? Ma petite Mimi, à l'horloge sonne 10 heures et demi, l'heure des enfants qui se couchent tard...

Je t'embrasse et j'espère que tu pardonnes dès la réception de cet épître.

Mes sincères amitiés à tes chers parents et à tes frères. A bientôt sans doute.

Elisabeth

P.S. Un tas de photographies sera glissé dans la prochaine lettre.




 


Liège, dimanche le 15 mars 1942.

 





Chère Elisabeth,

Pardonne moi pour ce retard ma chère et tendre Elisabeth, Liège retire son manteau d'hiver et gronde. Je comprends que tes visites s'étirent dans le temps. Les chemins scabreux induisent beaucoup de prudence. Le printemps s'impose un peu plus à la fois en ville et à la campagne. Si ton projet de venir à Liège se serait réalisé, tu aurais revu Minon et toute sa famille. Je vais de recevoir sa missile, elle me raconte que sur le chemin du retour, ils ont assisté à un horrible spectacle : une femme dans la Meuse se noyait au Pont Neuf près de Wandre. Elle est restée au moins cinq minutes la tête sous l'eau. Elle est revenue par deux reprises à la surface de l'air. Puis elle a coulée, ne montrant plus que ses deux bras et s'agitait dans tous les sens. Heureusement, un jeune homme de dix sept ans l'a sauvée et c'est Marcelle, la maman de Minon, qui lui a fait la respiration artificielle et a demandé de la transporter à l'Université. Cette pauvre femme est revenue de son évanouissement après un quart d'heure. La noyée regardait sa salvatrice avec des yeux vitreux et ses membres tout raides.

Un peu de distraction dans ce monde cruel, notre curé de la paroisse nous convie à une représentation bien utile en ces temps si difficile : une troupe de théâtre, ils joueront Molière « L'avare » dans la salle paroissiale.  

Pendant les vacances de carnaval, nous avons passé notre temps entre les files de ravitaillement pour espérer trouver quelques harengs, ou des pommes de terre ou encore plus rarement de la viande. Le vendredi, nous partions tous ensemble rejoindre ma grand mère à Cornesse. Irène, ma cousine, s'est cassé le bras en heurtant un caillou sur le chemin de campagne, tout de près de la maison de ma grand-mère. Elle roulait en vélo, je ne connais pas les circonstances de sa chute. Elle hurlait de douleur, un voisin l'a conduite à l'hôpital et nous, nous sommes rentrés plus tôt ce samedi soir à Liège.

Passons à un autre sujet, comment vas tu Elisabeth, bien j 'espère. Mes jambes sont toujours aussi molles. Je t'écris tu toujours tes lettres appuyée sur le dos de la chaise. Pitié, Seigneur, Pitié, je suis entrain d'étudier de l'Electre car c'est grec demain. J'en deviens folle en avance. Enfin, enfin, voilà, qu'ai-je encore à te dire ? Je cherche et je ne trouve point. Il est trois heures treize un rayon de soleil se pointe à ma gauche, je n'ai plus qu'à voir les notes d'Electre plus encore Aristophane et Démost. J'aurai bien fini pour neuf  heures. Quand tu recevras ma lettre, il est fort probable que j'aurai déjà fini l'examen. Je te quitte car le devoir m'appelle loin de toute pensée autre que mon sale foutu grec. Au revoir.

Présente mes respects à tes parents, reçois tous mes meilleurs baisers et toutes mes bonnes amitiés à Nelly et Alfred. Au revoir, et j'espère que je trouverai le courage et la force de te rendre visite.

Mes amitiés

Marie-Madeleine


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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 06:25


Ce boulevard, fleuve de vie, vibre dans la poudre du soleil couchant.

Ciel, rouge aveugle, derrière la Madeleine, allée flamboyante,

Elle se jette dans cette avenue, cette oblique guindée de feu.

Elle transpire probablement dans une vapeur de brasier presque bleu.

 

Cette foule gaie, palpitante parcourt sous cette brume enflammée

Coincées en apothéose. Ces longs chapeaux noirs, ces visages dorés,

Et les habits aux reflets pourpres jettent des flammes aux asphaltes

Encore froissés par leurs vernis des chaussures couleur agates.

 

Ces cafés peuplés de quelques hommes, boivent des mélanges très brillants

Colorés tels des pierres précieuses fondues dans du cristal bien blanc.

En grandes tenues, deux officiers éblouissent par leurs galons

Et leurs dorures parsèment dans le regard des belles, une admiration.

 

Causeries joyeuses, sans grands motifs, dans cette gloire de belle vie,

Ce rayonnement radieux du soir, ces militaires fringants scrutent l'envie.

Esquives de regards, ces femmes échangent dans une odeur acre :

Effluves de leurs parfums et la belle inspiration du début du leur sacre.

 

© Véronique Dubois

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Généreuse...tôt Et Liégeoise

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1. Cahiers Poétiques n°17 pour le commander sur le site

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2. Parutions d'acrostiches dans la revue Le Chat Bleu N° 3 - La jeunesse

et il existe une copie en pdf.

http://pagesperso-orange.fr/revuelechatbleu/Page3-0/index3.htm
3. Parution d'un poème dans l'anthologie Flammes Vives
Première anthologie poétique Flammes Vives 2009 - Volume 2 et 3 - 2009
Pour le commander sur le site www.flammesvives.com.

4. Participation au concours sur Boris Vian

Escale du livre 2009

http://www.escaledulivre.com/2009/expos.php - page 3

5. Participation au concours Printemps des Poètes 2009 rire en poème

Impression d’un poème dans un cahier

 

Véronique Dubois

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