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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 06:54


Bien placés bien choisis
quelques mots font une poésie
les mots il suffit qu’on les aime
pour écrire un poème
on ne sait pas toujours ce qu’on dit
lorsque naît la poésie
faut ensuite rechercher le thème
pour intituler le poème
mais d’autres fois on pleure on rit
en écrivant la poésie
ça a toujours kékchose d’extrème
un poème

Raymond Queneau
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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 06:00




 

 

Je pleure les lèvres fanées

Ou les baisers ne sont pas nés

Et les désirs abondonnés

Sous les tristesses moissonnées.

Toujours la pluie à l'horizon !

Toujours la neige sur les grèves !

Tandis qu'au seuil clos de mes rêves

Des loups couchés sur le gazon.


Observent en mon âme lasse.

Les yeux ternis dans le passé,

Tout  le sang autrefois versé

Des agneaux mourants sur la glace.


Seule la lune éclaire enfin

De sa tristesse monotone,

Où gèle l'herbe de l'automne,

Mes désirs malades de faim.


Maurice Maerterlinck



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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 10:40

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.


La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.



Des Vers

Guy de Maupassant (1850 - 1893)

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 07:59

I

Le nez rouge, la face blême,
Sur un pupitre de glaçons,
L'Hiver exécute son thème
Dans le quatuor des saisons.

Il chante d'une voix peu sûre
Des airs vieillots et chevrotants ;
Son pied glacé bat la mesure
Et la semelle en même temps ;

Et comme Haendel, dont la perruque
Perdait sa farine en tremblant,
Il fait envoler de sa nuque
La neige qui la poudre à blanc.

II
Dans le bassin des Tuileries,
Le cygne s'est pris en nageant,
Et les arbres, comme aux féeries,
Sont en filigrane d'argent.

Les vases ont des fleurs de givre,
Sous la charmille aux blancs réseaux ;
Et sur la neige on voit se suivre
Les pas étoilés des oiseaux.

Au piédestal où, court-vêtue,
Vénus coudoyait Phocion,
L'Hiver a posé pour statue
La Frileuse de Clodion.


III
Les femmes passent sous les arbres
En martre, hermine et menu-vair,
Et les déesses, frileux marbres,
Ont pris aussi l'habit d'hiver.

La Vénus Anadyomène
Est en pelisse à capuchon ;
Flore, que la brise malmène,
Plonge ses mains dans son manchon.

Et pour la saison, les bergères
De Coysevox et de Coustou,
Trouvant leurs écharpes légères,
Ont des boas autour du cou.


IV
Sur la mode Parisienne
Le Nord pose ses manteaux lourds,
Comme sur une Athénienne
Un Scythe étendrait sa peau d'ours.

Partout se mélange aux parures
Dont Palmyre habille l'Hiver,
Le faste russe des fourrures
Que parfume le vétyver.

Et le Plaisir rit dans l'alcôve
Quand, au milieu des Amours nus,
Des poils roux d'une bête fauve
Sort le torse blanc de Vénus.


V
Sous le voile qui vous protège,
Défiant les regards jaloux,
Si vous sortez par cette neige,
Redoutez vos pieds andalous ;

La neige saisit comme un moule
L'empreinte de ce pied mignon
Qui, sur le tapis blanc qu'il foule,
Signe, à chaque pas, votre nom.

Ainsi guidé, l'époux morose
Peut parvenir au nid caché
Où, de froid la joue encor rose,
A l'Amour s'enlace Psyché.

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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 07:19

Si vous croyez que je vais dire
Qui j'ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.


Nous allons chanter à la ronde,
Si vous voulez,
Que je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.


Je fais ce que sa fantaisie
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui faut ma vie,
La lui donner.


Du mal qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
J'en porte l'âme déchirée
Jusqu'à mourir.


Mais j'aime trop pour que je die
Qui j'ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.


Alfred de Musset  (1810 - 1857)

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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 07:27

C'est ainsi

Faire des vers, des vers gamins,
Et rire, et rire, et rire encore,
Et, comme un pierrot qui picore,
Cueillir leurs parfums aux jasmins ;


Forger des vers comme des armes,
Pointus, effilés, sans merci,
Ou, pour expier son souci,
Égrener des ave de larmes,


C'est bon supérieurement
Et tout le reste est journalisme ;
La strophe d'or est comme un prisme
Où s'irise le firmament.


Et crevât-on, phtisique et blême,
Avec des recors à la clé,
Le violon qu'on a raclé
Laisse des notes en nous-même.


La flûte, avec ses quatre trous,
Quatre regards de mélodie,
Quand elle est triste, psalmodie
Comme un martyr sous les verrous ;


Et rien n'y fait, ni les gendarmes,
Ni les huissiers, ni les tailleurs ;
L'air de flûte a toujours des larmes
En attendant des jours meilleurs !

Max Waller (1860-1889)
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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 08:32
Peinture
Ernest de CHAMAILLARD (1862-1931)




Automne


Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux


Et s'en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d'amour et d'infidélité
Qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise

Oh! l'automne l'automne a fait mourir l'été
Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises


Guillaume Appolinaire
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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 12:25


Va-t-on songer à l'automne

A l'aquilon détesté

Quand la lumière environne

La vie et le fier été !

De l'arbre au profond feuillage

Des parterres du jardin

La brise tire un langage

D'allégresse et de dédain.

Vous qui passez sur la route

Saouls de la sève des bois,

Chantez ! Riez ! Moi j'écoute

En secret une autre voix :

Qui soupire de la sorte ?

O mon âme, n'est-ce pas

Une branche déjà morte

Qui vient de parler tout bas.



Jean Moréas
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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 08:22

Avez-vous vu la tendre rose,

L'aimable fille d'un beau jour,
Quand au printemps à peine éclose,
Elle est l'image de l'amour ?


Telle à nos yeux, plus belle encore,
Parut Eudoxie aujourd'hui :
Plus d'un printemps la vit éclore,
Charmante et jeune comme lui.


Mais, hélas ! les vents, les tempêtes
Ces fougueux enfants de l'hiver,
Bientôt vont gronder sur nos têtes,
Enchaîner l'eau, la terre et l'air.

Et plus de fleurs et plus de rose,
L'aimable fille des amours
Tombe fanée, à peine éclose :
Il a fui, le temps des beaux jours !

Eudoxie, aimez ! Le temps presse ;
Profitez de vos jours heureux
Est-ce dans la froide vieillesse
Que de l'amour on sent les feux !


Alexandre Pouchkine (1799 - 1837)
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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 11:20


La fuite est verdâtre et rose
Des collines et des rampes
Dans un demi-jour de lampes
Qui vient brouiller toute chose.
L'or, sur les humbles abîmes, Tout doucement s'ensanglante. Des petits arbres sans cimes Où quelque oiseau faible chante. Triste à peine tant s'effacent Ces apparences d'automne, Toutes mes langueurs rêvassent. Que berce l'air monotone. L'allée est sans fin Sous le ciel, divin D'être pâle ainsi : Sais-tu qu'on serait Bien sous le secret De ces arbres-ci ?
Des messieurs bien mis, Sans nul doute amis Des Royers-Collards, Vont vers le château J'estimerais beau D'être ces vieillards. Le château, tout blanc Avec, à son flanc Le soleil couché, Les champs à l'entouré Oh ! que notre amour N'est-il là niché ! Paul Verlaine
Estaminet du Jeune Renard
Août 1872.
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Généreuse...tôt Et Liégeoise

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2. Parutions d'acrostiches dans la revue Le Chat Bleu N° 3 - La jeunesse

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http://pagesperso-orange.fr/revuelechatbleu/Page3-0/index3.htm
3. Parution d'un poème dans l'anthologie Flammes Vives
Première anthologie poétique Flammes Vives 2009 - Volume 2 et 3 - 2009
Pour le commander sur le site www.flammesvives.com.

4. Participation au concours sur Boris Vian

Escale du livre 2009

http://www.escaledulivre.com/2009/expos.php - page 3

5. Participation au concours Printemps des Poètes 2009 rire en poème

Impression d’un poème dans un cahier

 

Véronique Dubois

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